Gustave

L’histoire de ce roman se déroule aux Tourrettes, un village de l’arrière-pays du Var, au-dessus de Fayence.

Ce roman ne racontera pas une histoire de cap et d’épée, ni de policiers et de voyous, ni de sorciers ou de tapis volants. Encore moins de poupées ou de princes charmants …

Non ! Il va vous emporter dans le monde d’un petit garçon qui cherche à comprendre les histoires des grands.

L’atmosphère, tout à la joie et à la fête annuelle de ce village, se prête bien aux investigations de ce garçonnet.

Il a une pelote de laine dans les mains et la déroule avec malice et objectivité.

Des échanges complices avec un vieil homme, tout au long d’une seule et même journée, vont l’éclairer et lui apprendre les choses de la vie.

En cette seule et même journée, il va découvrir les raisons qui font que parfois l’incompréhension entre les hommes ne tient pas à grand-chose. Un chemin sous un jour nouveau va s’ouvrir à lui.

Pour la grande Histoire, le théâtre où se détricote peu à peu le fil des événements est surplombé d’un château étonnant, construit en 1830, le Château du Puy. Ses deux tours ne lui en donnent aucunement l’allure. Une raison à cela, Jacques Alexandre Fabre, son commanditaire, un Polytechnicien, fut envoyé par Napoléon au Tsar Alexandre 1er pour développer les travaux publics en Russie. Vingt ans plus tard, à son retour en France, il a tenu à faire reproduire à l’identique une réplique de l’École des Cadets de Saint Petersburg.

Pour la petite histoire, mes toutes premières dédicaces, de ma toute nouvelle vie d’auteure, se sont passées là, face à ce château, dans une ambiance si festive, que mon imagination, toujours prête à s’imposer, me souffla ce roman d’une tendresse infinie.

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Chapitre 1

Le Village

 

C’est un village festif en une belle journée de printemps. La nature exigeante reprend ses droits. L’air fleure bon le jasmin, le lilas et bien d’autres senteurs enivrantes. Une nuée d’oiseaux pépient gaiement. Ils ont envahi le chêne ancestral qui, s’imposant, trône au milieu de la place.

C’est un vieux village niché au sommet d’une colline. Quelques maisons accrochées çà et là ponctuent le paysage de leurs volets couleur parme ou vert amande. La végétation exubérante vibre au son des cigales l’été, grelotte sous le vent violent du mistral trois jours durant puis tout s’apaise et le ciel bleu, paré de son majestueux soleil, fait pâlir d’envie tous les promeneurs  venus d’ailleurs.

C’est un joli village où les ruelles pavées irrégulièrement sont étroites, semblant, par un effet d’optique, vouloir rejoindre sans ambages le mur d’en face.

Devant chaque porte, de grosses jarres débordent de géraniums, d’oeillets du poète si parfumés, de romarin.

Au-dessus de chaque porte, courent des glycines. Des murs entiers sont tapissés de bougainvillées. Les plus beaux offrent au regard des passants un joli mauve avec un petit oeil jaune niché dans leur coeur, une multitude de points jaunes tel un ciel étoilé d’été. Sans oublier la blancheur immaculée des seringats dont l’odeur musquée folâtre dans les bras de la brise printanière. Et bien sûr, les minuscules violettes bleues qui grignotent leur petite place au soleil, tapies audacieusement au pied des arbres ou dans les jointures des vieux murs. Elles nous opposent leur résistance pour le plus grand bonheur de tous. La violette, symbole de la fidélité, tels tous les habitants de ce village, ancrés dans leurs racines. C’est un somptueux petit village niché au cœur du pays de Fayence. Il s’enorgueillit d’avoir un magnifique château, surplombé de ses deux tourelles qui veillent là, comme deux sentinelles, sur le bienêtre de tous.

Communément appelées Les Tourrettes