Gracieuse et Panache

Conte initiatique sur l’amitié, le mal et le bien. « Premières lectures ».

Après le succès de la trilogie provençale jeunesse :
« Gustave » « Lettre à pépé Charles » et « Charles et Aurélien,
Annette Lellouche, proche de la nature et des animaux, nous offre un joli conte de Noël à lire toute l’année.

 

L’histoire :

Un oisillon-mésange attend dans son nid sa maman partie chercher de la nourriture lorsqu’un rat vient l’attaquer. Effrayée, la mésange recule et tombe du nid. Un écureuil passant par là, entend ses petits cris, s’approche, la trouve jolie et la surnomme Gracieuse. Gracieuse, mise en confiance, le surnomme à son tour Panache pour sa superbe queue rousse.
Les voilà devenus amis. Panache lui sert de carrosse, la promenant sur son dos. Mieux, il la nourrit d’une mixture spéciale préparée par ses soins.
- Pourquoi ? Cherche-t-il à m’empoisonner s’inquiète Gracieuse ?
Oh Non ! Panache a une bien meilleure mission à lui confier.
De quoi s’agit-il alors ? Et Gracieuse acceptera-t-elle ?



Chapitre 1

Gracieuse virevolte. Elle est heureuse, libre. Son bec laisse passer un petit air malicieux qu'elle fredonne en battant des ailes. Elle s'élance vers le ciel puis se pose sur la plus haute branche de l'arbre centenaire qui trône dans la cour de récréation de l'école primaire du village et zinzuline (chante) joyeusement.
Elle est née là, dans ce platane. Sa maman y a construit, brindille après brindille, un bien joli nid.
Le temps est toujours clément dans ce village du Sud de la France, le soleil brille de tous ses feux. Quelques nuages parfois viennent troubler ce beau paysage mais les pluies se font rares.
Gracieuse pépie de bonheur. D'un bonheur tout simple animé de sa joie de vivre.
Elle est née au milieu des enfants, perchée dans son royaume proche du ciel bleu. Elle aime entendre leurs cris, leurs rires. Elle aime les voir courir dans tous les sens, jouer à chat perché ou au ballon.
Il arrive souvent qu'un ballon, envoyé d'un dur coup de pied, reste coincé dans les branches de l'arbre d'où tranquillement Gracieuse les observe. Des petits cailloux, lancés à qui mieux mieux par les enfants, mitraillent le ballon qui bouge à peine.
L'enfant qui l'a lancé si haut, tente de grimper sur l'arbre et retombe impuissant. Trop haut ! Il se fait huer copieusement. D'autres le bousculent, le traitant de bourrin. Gracieuse s'interroge. C'est quoi un bourrin ? Peut-être veulent-ils dire un maladroit... Elle les laisse un moment s'énerver puis se décide à agir.
Dissimulée derrière le ballon, elle tente de le renvoyer avec son bec. Ce n'est pas si facile que ça ! Il est bien gros ce ballon, bien lourd !
Mais ses efforts sont récompensés. Quel plaisir d'entendre monter jusqu'à elle les cris de joie des enfants lorsqu'enfin il chute au sol.
Il y en a toujours un qui se précipite pour le récupérer et se sauver avec. Tous les enfants sont à sa poursuite et le jeu reprend.
Gracieuse est un peu triste. Personne ne l'a remerciée, mais peut-être ne l'ont-ils pas vue pousser le ballon. Pas grave se dit-elle.